Fatigue inexpliquée, teint pâle, essoufflement à l’effort… Et si c’était une carence en fer ?
La carence en fer, ou carence martiale, est l’un des déficits nutritionnels les plus fréquents, et elle passe souvent inaperçue, jusqu’à ce que les symptômes s’installent durablement. Dans cet édito, nous vous proposons d’explorer les causes possibles d’un manque en fer, les signes qui doivent vous alerter, et surtout les leviers concrets pour soutenir vos apports.
Le fer est un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Présent en quantité limitée dans le corps humain (environ 4 g chez l’adulte), il n’en demeure pas moins indispensable à plusieurs fonctions physiologiques majeures, en particulier à la production de l’hémoglobine, une protéine des globules rouges qui assure le transport de l’oxygène vers les tissus.
On distingue deux formes principales de fer dans l’alimentation :
Le corps ne produit pas de fer lui-même : il doit donc être apporté quotidiennement par l’alimentation et son absorption dépend de nombreux facteurs (qualité de la digestion, consommation de vitamine C, présence d’inhibiteurs comme le thé ou le calcium...).
Le fer a plusieurs fonctions clés dans l’organisme. Son action ne se limite pas à l’oxygénation des tissus : il intervient aussi bien dans la production d’énergie, le développement cognitif, que dans le soutien immunitaire.
Voici ses principaux bienfaits :
Les besoins en fer peuvent augmenter à certaines périodes de la vie et certaines catégories de la population, notamment les femmes en âge de procréer, les enfants, les adolescents, les personnes âgées et les sportifs.
La carence en fer peut résulter de diverses causes dont les plus fréquentes sont les suivantes :
Voir aussi : Les carences alimentaires les plus fréquentes
Certaines maladies nuisent à l’absorption du fer ou provoquent des pertes chroniques :
Lorsqu'on parle de manque de fer, on distingue généralement deux niveaux :
Le déficit en fer se définit par une diminution des réserves en fer, mesurée par un taux de ferritine sérique bas, sans altération visible de l’hémoglobine. C’est une phase silencieuse mais importante à détecter, car elle précède souvent l’installation d’une carence.
Les symptômes d'un manque de fer passent souvent inaperçus, car peu spécifiques, mais sont déjà révélateurs d’un déséquilibre. On observe notamment :
Lorsque les réserves en fer sont basses (ferritine inférieure à 30 ng/mL, parfois proche de zéro), l’organisme ne parvient plus à assurer la production normale d’hémoglobine. C’est à ce stade que l’on parle d’anémie ferriprive : une carence en fer qui affecte directement le transport de l’oxygène par les globules rouges. Parmi les symptômes de la carence en fer, on retrouve :
Le diagnostic d’un déficit en fer repose sur un bilan sanguin, prescrit par un médecin. Celui-ci est particulièrement recommandé en présence de symptômes évocateurs (fatigue persistante, pâleur, essoufflement...) ou dans certaines situations où les besoins en fer sont importants, comme la grossesse, les règles abondantes ou certaines pathologies digestives.
Pour évaluer le statut en fer, plusieurs marqueurs sont à considérer ensemble :
En cas de déficit ou de carence, deux axes clés permettent d’améliorer le statut en fer : une alimentation adaptée et la complémentation, si nécessaire. L’un ne remplace pas l’autre, surtout lorsque les besoins sont accrus ou que les réserves sont très basses.
L’objectif est de privilégier les aliments riches en fer biodisponibles et de favoriser les associations qui optimisent son absorption :
Le fer héminique, d’origine animale, est absorbé à hauteur de 15 à 20 %. Il est présent dans :
Le fer non héminique, d’origine végétale, est absorbé à hauteur de 5 à 10 %. Il se trouve dans :
Il est conseillé d’associer les repas riches en fer végétal à une source de vitamine C (jus de citron, kiwi, poivron cru, agrumes), qui peut multiplier par trois l’absorption du fer. À l’inverse, certains aliments inhibent cette absorption, comme le thé, le café, les produits laitiers, le jaune d'œuf, les tanins du vin rouge, l’acide oxalique (épinards, betteraves crues, rhubarbe, cacao) et l’acide phytique des céréales complètes et des légumineuses mal préparées. Il est donc préférable de les consommer à distance des repas contenant du fer. Enfin, il est essentiel d'entretenir sa santé intestinale et sa perméabilité pour optimiser l'assimilation du fer.
Si la carence est confirmée, une supplémentation en fer par voie orale peut s’avérer indispensable. Toutefois, tous les compléments ne se valent pas : il est essentiel de choisir des formes bien assimilables et bien tolérées.
Les compléments de fer sont généralement mieux assimilés lorsqu’ils sont pris en dehors du repas, idéalement 15 à 30 minutes avant un repas. En cas de sensibilité digestive (nausées, douleurs, constipation), la prise peut toutefois se faire au cours d’un repas léger. La posologie varie selon les besoins individuels et le degré de carence. En général, les compléments alimentaires contiennent entre 14 milligrammes de fer. Pris en trop grande quantité ou sur une longue durée, il peut entraîner des troubles digestifs, surcharger le foie et favoriser le stress oxydatif. C’est pourquoi il est important de ne jamais prendre de compléments de fer sans bilan sanguin préalable ni avis médical.
Voir aussi : Cure de fer sans ordonnance, combien de temps ?
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