Le fer joue un rôle fondamental tout au long de la vie, mais ses apports deviennent particulièrement importants durant la grossesse. À mesure que le corps de la future mère se transforme pour nourrir une nouvelle vie, ses besoins en fer augmentent significativement. Pourquoi cet oligoélément est-il si important pendant cette période ? Quels sont ses bienfaits, comment reconnaître une carence, et surtout, comment s'assurer d'en consommer suffisamment ?
Le fer est un oligoélément indispensable à l’organisme, principalement reconnu pour son rôle central dans le transport de l’oxygène. Il entre dans la composition de l’hémoglobine, une protéine présente dans les globules rouges qui assure l’acheminement de l’oxygène vers les tissus, ainsi que de la myoglobine, une protéine qui permet aux muscles de fixer l’oxygène. Ce minéral est également présent dans certaines enzymes impliquées dans la respiration cellulaire et la synthèse de l’ADN. Le fer excédentaire, quant à lui, est stocké dans le foie, constituant ainsi une réserve mobilisable en cas de besoin accru.
Le fer est essentiel à votre santé, mais pourquoi exactement ? Avant tout, parce qu’il permet à vos cellules de respirer. Et ce n’est pas tout : ses fonctions sont nombreuses et touchent à l’ensemble du corps humain.
Les besoins en fer augmentent significativement pendant la grossesse car la femme enceinte doit à la fois subvenir à ses propres besoins et à ceux du fœtus en développement.
Durant la grossesse, le volume sanguin augmente d’environ 50 % afin d’assurer une bonne oxygénation des tissus et du placenta, ce qui nécessite davantage d’hémoglobine… et donc de fer.
Le fer joue un rôle clé dans la formation du système sanguin du fœtus et dans le développement de ses organes vitaux. Il est donc indispensable pour sa bonne croissance.
Dès le deuxième trimestre, le fœtus commence à constituer ses propres réserves de fer, qu’il utilisera après la naissance, en particulier s’il est allaité (le lait maternel étant naturellement pauvre en fer).
Un manque de fer important au cours du premier trimestre de grossesse augmente les risques d'accouchement prématuré et de petit poids de naissance.
Une carence en fer, aussi appelée anémie ferriprive, peut s’installer progressivement et passer inaperçue au début. Chez la femme enceinte, elle peut se traduire par une fatigue persistante, un essoufflement à l’effort, des vertiges, des troubles de laconcentration, des palpitations, une pâleur, des ongles cassants, une chute de cheveux, ou encore des envies inhabituelles comme mâcher de la glace ou de la terre (pica).
Ces symptômes peuvent facilement être confondus avec les désagréments courants de la grossesse. C’est pourquoi des bilans sanguins réguliers, prescrits par votre médecin, sont essentiels pour surveiller les taux d’hémoglobine et de ferritine (réserves de fer).
La mobilisation des ressources maternelles pour soutenir le développement du futur bébé est essentielle. Il est donc primordial de maintenir un équilibre nutritionnel optimal tout au long de la grossesse, en veillant particulièrement à un apport suffisant en vitamines et minéraux, comme la vitamine B9 (acide folique), la vitamine B12 (en particulier chez les végétariennes) le zinc, l’iode et les acides gras essentiels oméga-3, qui jouent un rôle clé dans la formation du cerveau du bébé. Cette démarche devrait d’ailleurs être envisagée dès le désir de grossesse, bien avant la conception, afin de préparer le terrain au bon déroulement de la grossesse.
L’alimentation constitue la première source de fer. Pendant la grossesse, il est essentiel de consommer une grande variété d’aliments riches en fer pour couvrir les besoins accrus. Voici les meilleures sources à privilégier :
Fer héminique (forme la mieux absorbée, d’origine animale) :
Fer non héminique (d’origine végétale, moins bien absorbé)
Certains aliments ou substances peuvent ralentir l’absorption du fer :
La vitamine C permet une meilleure absorption du fer, en particulier du fer non héminique d’origine végétale, qui est naturellement moins bien assimilé par l’organisme. Elle agit en transformant ce fer en une forme plus facilement absorbable par la muqueuse intestinale. Pour optimiser l’assimilation, il est recommandé d’associer les aliments riches en fer à des sources de vitamine C comme le poivron, le persil frais, le jus de citron, les agrumes ou le kiwi pour augmenter leur assimilation.
Avant de prendre du fer en supplémentation, il faut savoir que les différentes formes disponibles ne se valent pas en termes d’absorption et de tolérance digestive.
La forme la plus souvent recommandée pour les femmes enceintes est le bisglycinate de fer. Il s’agit d’un fer chélaté, lié à deux molécules de glycine, ce qui améliore sa biodisponibilité tout en limitant les effets secondaires digestifs souvent rencontrés avec les sels de fer classiques.
La dose journalière recommandée chez la femme enceinte est de 18 à 25 mg de fer.
Une supplémentation est généralement conseillée à partir du 2ᵉ trimestre, sauf si un diagnostic d'anémie a été posé lors d’un bilan sanguin.
Pour corriger efficacement une carence en fer, trois axes sont à privilégier :
La supplémentation en fer peut entraîner quelques désagréments digestifs comme des nausées, de la constipation, des douleurs abdominales, un goût métallique ou une coloration foncée des selles. Ces effets secondaires sont souvent atténués en choisissant une forme bien tolérée comme le bisglycinate ou en prenant les compléments au cours du repas.
Voir aussi : Est-il possible de boire du matcha enceinte ?
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