Le curcuma, cette épice dorée prisée pour ses nombreuses vertus thérapeutiques, est utilisé depuis plus de 4000 ans dans les médecines traditionnelles. Bien qu'il soit reconnu pour ses effets bénéfiques sur la santé, il n'est pas exempt de risques. Dans cet article, nous explorerons les bienfaits de l'usage du curcuma, mais aussi les dangers et les contre-indications associés à sa consommation. Comment en tirer profit sans danger ? Faut-il s'inquiéter de ses effets secondaires ? Découvrez tout ce que vous devez savoir pour intégrer cette épice à votre alimentation en toute sécurité.
Reconnu pour ses propriétés préventives et curatives, le curcuma est non seulement utilisé sous forme d'épice (en poudre à mettre sur vos plats), en décoction ou en infusion, en teinture mère, en huile essentielle mais aussi en compléments alimentaires.
Le curcuma, aussi appelé curcuma longa ou Safran des Indes, est le rhizome d'une plante herbacée de la famille des Zingibéracées. Originaire des régions chaudes et pluvieuses d'Asie, d'Afrique et d'Océanie, il est utilisé depuis des millénaires dans les médecines traditionnelles sud-américaines, chinoises et ayurvédiques.
Le curcuma contient plusieurs composés bioactifs, dont les curcuminoïdes (dont la curcumine, le principal actif), des huiles essentielles, des polysaccharides ainsi que des minéraux et des vitamines, notamment du fer, du manganèse et des vitamines B.
On associe souvent l'usage du curcuma au traitement des ulcères gastriques, des règles douloureuses, des diarrhées et des problèmes de peau... Mais cette plante possède aussi d'autres bienfaits insoupçonnés :
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Le curcuma est une épice aux nombreux bienfaits, mais sa consommation excessive, notamment sous forme de compléments alimentaires concentrés en curcumine, peut provoquer des effets indésirables.
En France, le dispositif de nutrivigilance de l'Anses a enregistré plus de 100 signalements d'effets indésirables potentiellement liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine.
Une consommation excessive de curcuma peut entraîner divers effets secondaires, allant de troubles bénins à des complications plus sérieuses.
Les effets indésirables les plus couramment rapportés sont des troubles digestifs. Ils se manifestent par : sécheresse de la bouche, ballonnements, flatulences et brûlures d'estomac. Des études ont mis en évidence qu'une consommation excessive de curcumine pouvait également provoquer des nausées, des selles jaunes, des diarrhées ou encore des vomissements.
Chez certaines personnes sensibles à la curcumine, l’application de produits à base de curcuma sur la peau peut provoquer des irritations, des éruptions cutanées ou des démangeaisons. C'est pourquoi il est recommandé de faire un test sur une petite zone de la peau 24 h avant pour éliminer tout risque d'allergie. En cas de symptômes cutanés, il est conseillé d'arrêter la supplémentation immédiatement. S'ils persistent, consulter un professionnel de santé.
Des nausées et des maux de tête
Certaines études ont montré une corrélation entre la consommation élevée de curcumine (plus de 3 g par jour) et l’apparition de nausées et de maux de tête.
Il est donc essentiel de respecter les dosages recommandés et de consulter un professionnel de santé avant de prendre du curcuma sous forme de compléments.
Le curcuma n'est pas toxique pour le foie lorsqu'il est consommé à des doses raisonnables. Au contraire, il possède des propriétés hépatoprotectrices qui favorisent la détoxification du foie et le protègent des toxines comme l'alcool, les polluants et certains médicaments.
Cependant, à fortes doses ou en cas de pathologies hépatiques préexistantes (maladies du foie, hépatites, cirrhose sévère, obstruction des voies biliaires), le curcuma peut surcharger le foie et aggraver certains troubles. Il est donc recommandé de demander un avis médical avant d'intégrer le curcuma à l'alimentation ou sous forme de compléments.
En France, 15 cas d'hépatites ont été signalés suite à la prise de produits à base de curcuma.
Le curcuma, bien qu'il soit bénéfique pour de nombreuses personnes, n'est pas adapté à tout le monde en raison de ses effets puissants sur l'organisme. Certaines conditions de santé ou traitements spécifiques peuvent nécessiter une vigilance accrue avant de l'intégrer à son alimentation.
Selon l’Agence européenne du médicament, la consommation de curcuma est déconseillée pendant la grossesse et l’allaitement. Bien qu’aucune étude n’ait été menée sur les femmes enceintes, certaines recherches sur les animaux ont montré que la curcumine pouvait altérer la maturation des ovocytes, perturber la fertilisation et le développement embryonnaire, entraînant des défauts d’implantation et une augmentation de l’apoptose embryonnaire.
En inhibant certaines enzymes responsables de la coagulation sanguine, le curcuma peut augmenter le risque de saignements, surtout lorsqu'il est pris en association avec des anticoagulants tels que la warfarine. C'est pourquoi les produits à base de curcuma ne sont pas conseillés en cas de prise d'anticoagulants.
Le curcuma peut également interagir avec certains médicaments, notamment les traitements contre le diabète et les immunosuppresseurs.
Une consommation de curcumine à des doses élevées peut augmenter la production de bile par la vésicule biliaire. Ce phénomène pourrait, dans certains cas, majorer le risque de calculs biliaires, particulièrement chez les personnes prédisposées à ce type de pathologie. L'usage du curcuma est donc déconseillé aux personnes ayant des antécédents ou des troubles biliaires.
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Le curcuma est une épice aux nombreux bienfaits, mais pour en tirer profit sans risque, il est essentiel de respecter certaines précautions et bonnes pratiques.
Bien que la pipérine, un composé actif du poivre noir, soit souvent ajoutée aux compléments de curcuma pour améliorer l'absorption de la curcumine, cette combinaison suscite des interrogations. Des recherches ont montré que la pipérine augmente la perméabilité de la paroi intestinale, ce qui pourrait faciliter l'entrée de substances indésirables dans l'organisme. De plus, les résultats d'une étude de 1998, qui suggérait une augmentation significative de l'absorption de la curcumine grâce à la pipérine, n'ont pas été reproduits depuis. Il est donc conseillé de faire preuve de prudence et de consulter un professionnel de santé avant de consommer des compléments associant curcuma et pipérine.
La curcumine étant liposoluble, l'intégrer à un plat contenant des graisses (huile d'olive, huile de coco, ghee…) améliore son assimilation et sa biodisponibilité.
Bien que la consommation de curcuma sous forme de compléments alimentaires soit généralement bien tolérée, ces extraits concentrés de curcumine doivent être pris avec modération.
L’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) a fixé une dose journalière admissible (DJA) de curcumine à 180 mg par jour pour un adulte de 60 kg. L'Agence nationale de sécurité de l'alimentation (ANSES) a, quant à elle, déterminé que la dose apportée par les compléments alimentaires optimisés ne doit pas dépasser 153 mg par jour de curcumine pour un adulte de 60 kg.
Le curcuma peut être consommé toute l’année sans risque d’accoutumance ni de surdose, à condition de respecter les dosages recommandés.
La durée d’une cure de curcuma dépend des besoins individuels et de l’objectif recherché (action anti-inflammatoire, soutien digestif, protection hépatique…). Toutefois, comme pour tout complément alimentaire, il est recommandé de ne pas en consommer en continu sur une longue période et de respecter certaines précautions.
L’Agence européenne du médicament (EMA) recommande une durée maximale du traitement de deux semaines en cas de troubles digestifs.
En 2018, après un examen approfondi des données scientifiques disponibles, les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority, et la Commission européenne) ont émis un avis concernant certaines allégations santé des compléments alimentaires contenant de la curcumine, le principe actif du curcuma. Selon leurs conclusions, il n'existe pas suffisamment de preuves scientifiques pour autoriser l’affirmation que ces produits contribuent au fonctionnement normal des articulations.
En conséquence, il est désormais interdit de mentionner cet effet dans les allégations des compléments alimentaires à base de curcumine.
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